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Ruée vers la vidéo

Des stars de Youtube en passant par la télé connectée, on parle beaucoup de la vidéo et du web en ce moment. Il est peut-être temps pour vous de consacrer une partie de votre veille à ce nouvel eldorado de l’information en ligne.

Voila une chronique qui va vous faire détester votre fournisseur d’accès. Lorsque l’on parle de vidéo sur Internet, il faut d’abord se poser la question de la qualité de la connexion, de son débit. Si nous avons la chance, dans les pays du Nord, de zapper d’un contenu vidéo à un autre, la vidéo dans les pays du Sud n’est en rien une évidence. D’ailleurs, quant on cherche en ligne des données sur la qualité de la connexion sur le continent africain, tout d’un coup ça coince. J’ai quand même fini par trouver cette carte de la « population Internet » et de sa pénétration. Une carte qui affiche clairement la disproportion existante entre hémisphère Nord et Sud.


Basons-nous alors sur l’expérience, en l’occurrence, la mienne. Si regarder une vidéo sur internet est faisable à Dakar, à Yaoundé, ou à Antananarivo (je parle volontairement des grandes villes, pas des pays), oubliez tout de suite cette idée si vous êtes à N’Djamena ou encore à Ouagadougou tant l’expérience risque de vous paraître douloureuse. Pour télécharger un film depuis la capitale malgache sur Megaupload (à l’époque), comptez un peu plus de 365 jours. Au vu de l’électricité dépensée, l’achat en boutique s’avère plus rentable, d’autant plus que c’est souvent une version pirate.

Traiter Dailymotion et Youtube comme ce qu’ils sont, aussi, des réseaux sociaux vidéos.

Pour découvrir des vidéos en ligne, la règle numéro un, c’est de traiter les plateformes vidéos comme ce qu’elles sont, c’est-à-dire comme des réseaux sociaux. Beaucoup d’utilisateurs ne voient Youtube ou Dailymotion que comme des endroits de stockage. Créez-vous un compte, suivez vos artistes préférés, mettez vos vidéos en favori pour les retrouver et surtout perdez-vous. En suivant toutes ces recommandations, vous découvrirez quelques petits comptes mettant en ligne de véritables pépites. C’est notamment et avant tout très vrai pour la musique.

C’est vrai qu’on trouve beaucoup de musique sur Youtube, c’est même le catalogue musical le plus riche en ligne, bien loin devant les offres musicales payantes en ligne type Spotify. Youtube a d’ailleurs annoncé récemment son envie de mettre en place un accès premium payant pour les vidéos musicales.

vidéo War rare

Des services dédiés à l’agrégation de vidéos en ligne

J’en ai testé plusieurs, certains ont d’ailleurs disparu sans plus d’explications, comme Plizy, projet initié par Jonathan Benassaya (co-fondateur de Deezer). Je vais donc me concentrer sur deux services très différents mais que j’utilise quasi-quotidiennement: ShowYou et Watchup.

ShowYou est un service mobile (IOS et Androïd) désormais disponible en ligne qui va vous permettre de trier vos réseaux sociaux pour n’en conserver que les contenus vidéos qui y sont partagés. Fini les photos de Thiep sur Instagram, fini les réflexions semi-profondes de vos amis passés à deux doigt d’être écrivain. Vous voulez de la vidéo, vous n’aurez que cela. Par ailleurs, vous pouvez vous abonner (gratuitement) à des contenus pré-sélectionnés allant de National Geographic, la chaîne animalière, Funny Or Die, la chaîne humoristique de Will Ferrel, ou encore AP, l’une des plus anciennes agence de presse dans le Monde… J’ai vérifié, 1846.

Mon deuxième exemple est né dans le cadre de la formation orchestrée par la Knight foundation, formation que Marie-Catherine Beuth vient de terminer (je suis sûre qu’elle aura le même succès avec son projet Newstap.es), et s’appelle Watchup. Une application qui n’est malheureusement disponible pour l’instant que pour les détenteurs d’Ipad, mais Oh joie, c’est en français.

Watchup est donc le « bébé » D’Adriano Farano, fondateur de café Babel (un des vétérans des pure players) passé évidemment dans l’Atelier des médias il y a quelques années. Watchup va vous fabriquer et vous délivrer à l’heure de votre choix votre journal télévisé, sur mesure, pluraliste, en regroupant des contenus vidéos venant de nombreux médias traditionnels, le tout rangés par pays. Vous pouvez notamment vous abonner à France24, RFI, Le Monde, ou Mediapart.

Watchup travaille déjà à son implémentation dans les lunettes Google comme en témoigne une de leurs vidéos mise en ligne.

France24, RFI, Le Monde, ou Mediapart en vidéo

Si j’ai cité ces quatre médias, c’est volontairement, ce sont soit des médias traditionnels soit des médias peu portés sur la vidéo désormais passé à l’ère de la convergence. Je le disais au début, il y a un véritable engouement pour la vidéo et ce n’est évidemment pas sans raison. Eric Scherer et son blog Metamedia vous l’expliquera mieux que moi, mais voici les raisons qui me viennent à l’esprit.

La première, c’est l’arrivée des tablettes, un écran vidéo individuel, pouvant vous accompagner la ou la télé ne le pouvait que difficilement, dans le bain, en cuisine, voire aux toilettes…Tiens, comme le poste de radio. Un écran qui sert autant au flux, qu’aux contenus à la demande et qui vous permet en plus d’interagir avec le programme, ça s’appelle la social TV.

La deuxième raison est financière, comme en témoigne ce récent contrat entre Youtube et Publicis, la vidéo ça se monétise, ça gagne de l’argent. Si certains prédisent des années de difficulté pour la télévision mise à mal par l’internet. Ce qui est sûr c’est que la vidéo continue à nous rendre captif, passif et qui dit captif et passif dit spots de publicités, et ça tous les médias l’ont bien compris.

Bonus Sérendipité

En préparant cette chronique, je suis tombé sur cette vidéo que l’on regarde comme une VHS aux couleurs passées… On y appréciera la coupe de cheveux de Nicolas Voisin, le pull de Davanac, ainsi que les obsessions de Philippe Couve, Benoit Raphael et Michel Mikiane Levy-Provençal, c’était en 2007.

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Auteur·e

cuisineanxious

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